Les faits divers, autrefois rubrique annexe de la presse, tiennent une place volontairement prépondérante aujourd’hui dans les médias. Ils sont devenus un outil puissant pour manipuler l’opinion publique et la formater en vue d’échéances électorales.
Le tragique et récent meurtre d’un policier à Avignon en est un exemple flagrant. Ce terrible fait divers occulte l’information, comme beaucoup de modèles du genre, ; le social, les guerres, la politique, l’environnement, la culture… Tant de sujets majeurs sont étouffés et laissent la place vide à des reportages dénués de contenus, à des micros-trottoirs, et à tout un lot d’images inutiles projetées en boucle pour assurer le remplissage.
Le matraquage médiatique sur le décès du policier d’Avignon ne sert qu’un objectif, celui de préparer l’électorat au grand thème de la prochaine élection présidentielle, la sécurité. Susciter la haine et la diriger vers des bouc-émissaires assure au pouvoir en place le casting idéal d’un deuxième tour de scrutin.
Parler des causes réelles et des solutions envisageables ne font pas partie du programme d’information. Les faits divers opportuns garantissent un bien meilleur spectacle, plus lucratif pour nos gouvernants qu’une page de publicité.
André Le Gall
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